Suite à la publication de l’article « Saviez-vous que les céréales sont en fait des sucreries ? »,
L’agence de lobbying (en bon français de France) Agence ELAN dons Kellogg’s est un de leurs clients m’écrit pour me transmettre un complément d’information.
Donc voilà, je cite, Mme/Mlle (pas précisé) A. F. :
Les céréales sont l’ingrédient principal des céréales pour le petit déjeuner. Elles contribuent de façon positive à l’équilibre nutritionnel des enfants : elles représentent un élément essentiel d’un petit déjeuner équilibré aux côtés d’un produit laitier, d’un fruit ou d’un jus de fruits. Elles permettent aux enfants de prendre un bon petit déjeuner.
Constituées de glucides complexes, glucides simples, mais aussi de vitamines, minéraux et fibres, les céréales du petit déjeuner contribuent ainsi à un meilleur équilibre alimentaire à l’échelle de la journée. Les céréales pour le petit déjeuner, tel qu’elles sont consommées par les enfants en France, contribuent pour 6 % seulement aux apports journaliers totaux en sucre. (Source : Crédoc Enquête INCA 2 2008).
Pour rappel, Kellogg’s aux États-Unis a réduit de près de 16 % sa teneur en sucre dans les céréales pour les enfants.
Alors que nous continuons de réduire notre taux de sucre dans nos céréales sur tous les marchés, le rapport que vous mentionnez ne reflète pas la composition de nos céréales en France.
En effet, pour ce qui concerne la France, nos céréales pour le petit déjeuner apportent entre 2 et 13 g de sucre par portion. Par exemple :
– 1 bol de 30g de Smacks apporte 2 fois moins de sucre que 2 tartines de pain avec du beurre et 30 g de miel, soit 13g pour Smacks et 25g pour 2 tartines de pain avec du beurre et du miel.
– 1 bol de Coco Pops apporte moins de sucre que 2 tartines de pain avec du beurre et 30 g de confiture, soit 11 g pour Coco pops et 18 g pour 2 tartines de pain avec du beurre et de la confiture.
– 1 bol de 30g de Coco Pops Crock’n Roll apporte deux fois moins de sucre que 2 tartines de pain avec du beurre et 30 g de confiture (ou miel), soit 9g pour Coco Pops Crock’n Roll et 18g pour 2 tartines de pain avec du beurre et de la confiture.
Pour rappel, en France, Kellogg’s est signataire depuis décembre 2010, d’une charte d’engagement volontaire de progrès nutritionnel (PNNS) et s’attache à réduire les taux de sucre dans ses produits, avec une réduction de 9 % en moyenne d’ici 2014. Très concrètement depuis juillet 2011, Kellogg’s a réduit de 15% la teneur en sucre des céréales Miel Pops®, Miel Pops® Cracks, Coco Pops® 2 Choc’ et Chocos®.
Ainsi les parents peuvent choisir les céréales qui conviennent le mieux aux besoins de leur famille.
Voilà !
Pour les personnes qui sont intéressées par l’enquête, vous la trouverez ici :
https://www.anses.fr/fr/system/files/PASER-Ra-INCA2.pdf
Bien que Kellogg’s n’ait pas lu l’article jusqu’à la fin pour voir que des pourcentages bien français sont indiqués, je remarque que même si les céréales n’apportent que 6 % de sucre par jour, ou est-il indiqué d’une part que les doses de sucres consommées par jour par les enfants sont équilibrées et que vos céréales sont raisonnablement sucrées !
Non, ne cherchez pas et ce n’est pas une étude de comportement qui peut le dire, mais c’est vrai que Kellogg’s aime à utiliser cette étude.
Les céréales Kellogg’s contiennent moins de sucres qu’avant.
C’est bien, mais pourquoi y en avait-il trop ?
L’effort est-il suffisant ?
Regardons les valeurs de sucres totaux :
Miel POPS ® = 28 %
Miel POPS ® Cracs = 29 %
Coco Pops ® = 34 %
Coco Pops ® 2Choc’ = 27 %
Crock’n Roll ® = 29 %
Smacks ® = 43 %
Frosties ® = 37 %
Le sucre est bien sauf exception, le deuxième ingrédient de ces céréales.
Si l’on regarde toutes les gammes, on remarque que les céréales pour enfants sont celles qui comportent le plus de sucre.
Quel est l’intérêt de céréales plus sucrées que de la glace !
Je précise aussi que la confiture bio de chez Super U est à 38 % de sucre !
Sucrerie est un peu fort, mais on n’en est pas loin !
Comme Kellogg’s aime bien les rapports, je cite un rapport de l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) sur les glucides en octobre 2004 :
https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT-Ra-Glucides.pdf
« Le terme « sucres » est conventionnellement utilisé pour décrire les mono- et disaccharides,
Le « sucre » (au singulier) ne représentant que le saccharose pur (sucrose, en anglais). Ce
Sont les définitions que nous retiendrons dans la suite du document.
Il existe cependant une ambiguïté sur l’utilisation du mot « sucres » qui s’il concerne dans
les diverses définitions toujours des glucides de saveur sucrée, peut ou non inclure des
Composés tels que des oligosaccharides voire des polyols. En revanche, le mot « sucres » n’est jamais utilisé dans les définitions scientifiques en tant que synonyme de « glucides » alors qu’il l’est largement dans la communication des groupes agroalimentaires français et par une grande partie du monde médical.
L’ambiguïté réside également dans l’utilisation des termes de « sucres lents » ou « rapides » et de « sucres complexes », qui seront évités dans la suite du document. Le terme de « sucres simples », qui peut également être source de confusion, particulièrement lorsqu’il est opposé à « sucres complexes », ne sera lui-même pas mentionné. En effet, alors qu’il pourrait être synonyme de « monosaccharides », il est paradoxalement parfois utilisé pour nommer les disaccharides. »
« Les termes de glucides lents et glucides rapides, et en particulier ceux de sucres lents et sucres rapides, ne devraient plus être employés. »
« Chez l’enfant et chez la personne âgée, chez l’adulte aussi, mais avec des variations individuelles importantes, le sucré est un puissant stimulant de la consommation alimentaire. Bien des aliments qui seraient refusés ou acceptés avec réticence deviennent très agréables dès qu’on leur ajoute du sucre. […] Le goût inné pour le sucré est un déterminant important de la consommation alimentaire dès le début de la vie. Il dépend en particulier de l’expérience alimentaire, de l’âge, de la génétique, du sexe et de l’état de la personne. Tous ces facteurs expliquent les différences intra et interindividuelles. »
« Dans les quinze dernières années en France, la plupart des principaux aliments vecteurs de glucides simples ont vu leur consommation augmenter, à l’exception des fruits, du lait et du sucre de table. C’est en particulier le cas des boissons gazeuses, des jus de fruits, des yaourts et desserts lactés, des biscuits et des confiseries.
La stabilité de la consommation apparente de saccharose peut s’expliquer par une compensation de l’utilisation croissante du saccharose comme ingrédient dans les aliments sucrés dont la consommation augmente (sodas et boissons gazeuses, confiseries, desserts lactés, biscuits) par une diminution des achats de sucre de table par les ménages. La consommation apparente de glucose et isoglucose augmente-t-elle aussi, parallèlement à l’accroissement de la consommation de ces aliments sucrés. Il en résulte une augmentation globale de la consommation de glucides simples.
Sur les trente dernières années, la consommation d’aliments vecteurs de glucides complexes tels que le pain ou les pommes de terre a diminué régulièrement, mais cette diminution est aujourd’hui nettement ralentie. »
« Les céréales pour le petit- déjeuner perdent de leur importance relative avec l’âge, passant de 11 % des apports de glucides complexes chez les enfants âgés de 3-5 ans à environ 6 % chez les 15 à 18 ans. »
« Chez l’enfant et chez la personne âgée, chez l’adulte aussi, mais avec des variations individuelles importantes, le sucré est un puissant stimulant de la consommation alimentaire.
Bien des aliments qui seraient refusés ou acceptés avec réticence deviennent très agréables dès qu’on leur ajoute du sucre. Même des médicaments sont présentés sous une formulation sucrée afin de faciliter leur acceptation de la part des patients. »
« Lorsque la part des glucides simples ajoutés approche le seuil des 25 % des apports énergétiques, les apports de certains micronutriments sont en dessous des apports recommandés. »
Bon, de grandes quantités de glucides simples ajoutés comme dans vos céréales ne sont pas justifiées aussi bien chez les enfants que chez les adultes.
La SEULE justification que je vois est d’habituer les consommateurs dès leurs plus jeunes âges à consommer des produits trop sucrés même si la teneur en sucre inutile a diminué !