Un courriel circule avec un fichier PDF avec des questions qu’aurait posées Marion Maréchal nous voilà.
Je ne sais pas si ces questions sont réellement d’elle, mais je m’en moque un peu, car certaines sont intéressantes, donc je vais y répondre.
Les questions que j’ai choisies et mes réponses :
Je précise que comme les questions attribuées à Marion Maréchal nous voilà affirment des choses sans sources donc j’y réponds aussi sans donner mes sources, les liens présents proviennent des sources.
Marion Maréchal nous voilà demande :
Où est la justice sociale quand l’Aide Médicale d’État soigne 220.000 sans papiers chaque année, à raison de 3.500 euros par malade, alors que la sécurité sociale ne dépense « que » 1.600 euros par affilié qui travaille et cotise ?
L’AME soigne 300 000 personnes par an à raison de 3 300 € en 2011 et 2 500 € aujourd’hui par personne.
Le plafond de la sécurité sociale n’est pas de 1 600 €, mais de 41 136 € par an.
Marion Maréchal nous voilà demande :
Où est la justice sociale quand le contribuable finance des associations qui ne combattent que le racisme à sens unique alors que le racisme anti-français est systématiquement ignoré et les plaintes classées sans suite ?
Le « racisme antiblanc » : mythe ou réalité ?
Les vies noires comptent. Black lives matter.
« Oui, mais, et les autres vies alors ? » s’empressent de relativiser certains sur les réseaux sociaux. « Toutes les vies comptent : All lives matter ». Le propos est indubitablement vrai, mais le discours qu’il sert n’est pas moins dangereux. Ce discours, qui consiste à minimiser la lutte antiraciste en l’enfermant dans une universalité douteuse n’est pourtant pas nouveau : il est au cœur de la rhétorique qui défend le concept de « racisme antiblanc ».
Il est intéressant de retracer les origines de ce concept, en ce que cette forme de « racisme inversé » n’est pas dénuée d’une certaine coloration idéologique et politique. Cette thèse, initialement dénommée « racisme anti-français » a en effet été développée en 1978 par des dirigeants du Front National, dont son fondateur qui condamnait en 1985 à la télévision « tous les racismes, y compris bien sûr et surtout, le racisme anti-Français ». Quelques années plus tard, l’idée est reprise, avec plus ou moins de conscience de ce qu’elle charrie d’histoire, par des personnalités politiques réputées appartenir à des courants « modérés ».
Remontons effectivement encore un peu plus loin. Dans une tribune du Monde publiée en 2012, l’historien Gérard Noiriel et le sociologue Stéphane Beaud expliquent que « si le FN peut revendiquer la paternité de la formule, il n’a pas inventé la rhétorique qui la sous-tend. Celle-ci a été forgée au début de la IIIe République, et a servi au départ à alimenter l’antisémitisme ». La plume d’Édouard Drumont inversait ainsi dans la France juive (1886) « les rapports de domination entre majorité (« nous, français ») et minorité (« eux, les juifs ») » en argumentant que les Français n’osaient pas se plaindre des violences dont ils auraient été victimes à cause de la peur.
Mais qu’est-ce qu’on entend par racisme ?
Le site http://egalitecontreracisme.fr (lancé à l’initiative du Défenseur des droits) définit le racisme comme suit : « Le racisme se traduit par des propos, des comportements ou des violences à l’égard d’une personne en raison de son origine ou de sa religion, vraie ou supposée ». Partant de cette définition, on pourrait tout à fait considérer qu’une personne noire puisse se montrer raciste avec une personne blanche, ce qui caractériserait ledit « racisme antiblanc ».
Mais l’acception est incomplète. En effet, elle ne prend pas en compte une autre dimension tout aussi sinon plus importante de ce qu’est le racisme.
« Le racisme, c’est à la fois des atteintes symboliques, qui se manifestent dans le langage, avec l’injure par exemple, et c’est aussi des désavantages structurels : par exemple les difficultés d’accès au logement, à l’emploi, le fait de ne pas avoir un traitement administratif équitable ».
Ainsi, le « racisme antiblanc » ne repose que sur une seule de ces deux dimensions : les atteintes symboliques. Grace Ly complète ce propos en mettant en opposition deux formes de racisme. Il y a d’une part le racisme moral, qui peut viser les Blancs, et d’autre part le racisme politique, qui ne les concerne pas (tout au moins dans la position de victime) : « C’est toujours blessant d’être renvoyé à sa couleur de peau, à son origine, de se sentir exclu. Mais ça ne crée pas des discriminations sur le plan économique ou social, et on ne souffre pas de la même manière que d’autres discriminations beaucoup plus systémiques liées à l’organisation de notre société ».
Si l’on parle de racisme dans ce qu’il qualifie réellement, avec ses rapports sociaux, économiques et politiques, disons-le une fois pour toutes : le « racisme antiblanc » n’existe pas en tant que fait social massif de discrimination portant impact sur la condition socio-économique des personnes blanches. En France comme aux États-Unis, les blancs ne sont pas, à l’échelle macro, en minorité. Ils ne souffrent pas les maux des populations racisées à l’appui de leurs origines, réelles ou supposées. Tel est le fondement du fameux « privilège blanc », exposé par Virginie Despentes dans sa lettre adressée « à mes amis blancs qui ne voient pas où est le problème… ».
Exclusion n’est pas racisme
Est-ce qu’il est juste que le 29 mars 2016, la Cour d’Appel de Lyon condamne à trois mois de prison ferme Monsieur Hakan O. pour injures à caractère racial après avoir qualifié Monsieur Christian D. de « sale Français, sale Blanc » ? Oui. Est-ce raciste d’exclure les blancs d’une séance et d’un débat au cinéma ? Non. Parmi les pratiques qui s’apparentent à de l’exclusion, certaines sont condamnables en ce qu’elles diffusent une idéologie de haine et de clivage entre des groupes sociaux, mais d’autres n’ont pas cette intentionnalité et doivent être distinguées.
On peut dès lors s’interroger sur le cas du festival Nyansapo. Organisé en juillet 2017 par le collectif Mwasi, ce festival se réclamant afroféministe se voulait ouvert à toutes et à tous… Sauf certains ateliers qui sont réservés aux femmes noires. Lancée par l’extrême droite, puis relayée par la LICRA, la polémique a enflé jusqu’à ce que la maire de Paris se prononce sur Twitter pour « demander l’interdiction du festival » en se réservant « le droit de poursuivre les initiateurs de ce festival pour discrimination ».
L’évènement a finalement été maintenu, mais l’organisation de ces ateliers non mixtes a été autorisée seulement dans « un cadre strictement privé » (ce qui était en réalité déjà prévu à l’origine par les organisatrices). Si, concernant l’espace public, la tenue de ce type de manifestation réservée aux non-blancs a raison de faire débat, car l’espace public se doit d’être public, une chose n’est pas moins sûre : elle ne peut pas être taxée de raciste. Pas plus que le mouvement Black lives matter ne dénigre « les autres » vies humaines. Chaque vie compte… Mais le système ne les étouffe pas toutes sous son genou.
Marion Maréchal nous voilà demande :
Où est la justice sociale quand on condamne un journaliste pour avoir énoncé une vérité sur la délinquance étrangère , alors que des rappeurs incitant à la haine ne sont jamais inquiétés au nom de la liberté d’expression ?
Marion ici parle de Éric Zemmour. Il a eu l’occasion de préciser ses propos ce 26 janvier, sur la chaîne « Public Sénat », il répondait à la question d’une journaliste :
Vous pensez vraiment qu’avec une immigration zéro il n’y aura plus de délinquance ?
Ce à quoi il a répondu :
Ah, il n’y en aura quasiment plus, oui. Ça, j’en suis sûr.
La journaliste demande :
C’est-à-dire ? Il n’y a que des immigrés qui sont délinquants dans ce pays ?
Zemmour répond :
Oui. En tout cas, des immigrés ou des enfants d’immigrés.
En réalité, 85 % des condamnés sont Français.
Dans 99,2% des condamnations de personnes de nationalité étrangère, les infractions sont des délits, dont plus de 55% concernent la circulation routière et des vols et dans seulement 0,8% des crimes.
Pour finir, n’oublions pas que Éric Zemmour est un délinquant récidiviste, ses condamnations le prouvent.
Voilà les infractions pénales dons il c’est rendu coupable :
- 2011 : provocation à la discrimination raciale pour avoir affirmé que les employeurs « ont le droit de refuser des Arabes ou des Noirs ». Il est condamné à payer 1 502 euros.
- 2018 : provocation à la haine religieuse envers les musulmans pour avoir dit à propos des musulmans qu’il faut « leur donner le choix entre l’islam et la France » et que « tous les musulmans, qu’ils le disent ou qu’ils ne le disent pas » considèrent les jihadistes comme de « bons musulmans ». Il est condamné à 3 000 euros d’amende.
- 2022 : contrefaçon de droits d’auteur et atteinte au droit moral pour avoir utilisé des extraits de films sans autorisations dans son clip de déclaration de candidature à l’élection présidentielle de 2022 à auteur de 165 000 euros.
Et il y a encore les affaires en cours
- 2019 : discours contre des musulmans à la « convention de la droite ».
- 2019 : contestation de crime contre l’humanité.
- 2020 : diffamation publique homophobe.
- 2020–2022 : provocation à la haine raciale et injures publiques à caractère raciste.
- 2021 : diffamation publique envers une administration publique.
- 2022 : contestation de crime contre l’humanité.
Je n’ai pas répondu à la deuxième partie de la question car ,qui suis-je pour contester des décisions de justice ?
La liberté d’expression permet de dire qu’on aime ou qu’on n’aime pas une personne ou un groupe de personnes publiquement. Si la justice française estime que ces rappeurs respectent la loi, les plaignants peuvent faire appel.
La justice est indépendante et impartiale en France.
L’indépendance et l’impartialité des magistrats du siège (les « juges ») sont avant tout garanties par la spécificité de leur statut. Bien qu’agents publics, ils ne sont pas des fonctionnaires et ne sont par conséquent pas soumis à l’autorité hiérarchique d’un ministre. Ils sont inamovibles, et leurs décisions ne peuvent être contestées que dans le cadre de l’exercice des voies de recours. De plus, une autorité constitutionnelle, le Conseil supérieur de la magistrature, assure la gestion de leur carrière.
Afin de garantir l’impartialité des magistrats, la loi prévoit certaines incapacités de juger, par exemple en cas de lien de parenté entre plusieurs magistrats d’une même juridiction, ou entre un magistrat et un avocat ou une partie. Il existe en outre une procédure de récusation permettant aux parties de mettre en cause la partialité suspectée d’un juge.
Enfin, l’indépendance et l’impartialité sont placées par le Conseil supérieur de la magistrature en tête du « Recueil des obligations déontologiques des magistrats(nouvelle fenêtre) » dont la première édition publiée en 2010 a été refondue en 2019.
Marion Maréchal nous voilà demande :
Où est la justice sociale quand la délinquance explose et que les droits des voyous passent avant ceux des victimes ? Car si l’intégration a totalement échoué, c’est tout simplement parce que nos dirigeants ont confondu antiracisme et acceptation de l’autre, avec le renoncement à nos valeurs. Il ne fallait rien changer au moule républicain qui a permis depuis des siècles à des millions d’immigrés de devenir des citoyens français. Les règles d’intégration qui ont fait leurs preuves avec des générations d’immigrés étaient la force de la République. La faute majeure de nos élus est de les avoir ignorées.
Donc, on en revient à la question précédente, la délinquance viendrait des anciens immigrés et de leurs descendances.
Aujourd’hui, personne ne peut dire que la délinquance explose faute à ces personnes-là car les statistiques ethniques sont illégales.
Maintenant, est-il vrai que la délinquance augmente et comment ?
Explosion des plaintes pour violences sexuelles, envolée des escroqueries et montée des infractions dans les communes touristiques.
Les auteurs sont-ils tous des immigrés ou descendants d’immigrés pour autant ?
Rien, n’est moins, sûr, car les statistiques ethniques sont illégales.
Les vols violents ont diminué de 29 % entre 2010 et 2019 et ceux perpétrés sans violence sont stables depuis 2014.
Les vols de véhicules ont reculé de 29 % en près de dix ans et ceux de deux-roues d’un tiers. Le nombre de cambriolages est globalement stable.
En revanche, celui des escroqueries a fait un bond de 55 % faisant 367.000 victimes pour la seule année 2019. Entre 2010-2012 et 2016-2018, le nombre de victimes de débits frauduleux a doublé pour s’établir à 1.229.000 personnes.
Les auteurs sont-ils tous des immigrés ou descendants d’immigrés pour autant ?
Rien, n’est moins, sûr, car les statistiques ethniques sont illégales.
Une justice un peu plus rapide et plus ferme.
Le délai total de traitement des affaires pénales était de 8,8 mois en 2012. Il est passé à 8,4 mois en 2019. Cette baisse est due à la progression des procédures simplifiées qui évitent de passer devant les juges. Les ordonnances pénales représentent près d’un tiers des décisions de justice, soit 6 points de gagnés en près de dix ans.
Dans le même temps, la part des jugements est passée de 62 % à 53 %, ceux-ci étant rendus à l’issue de comparutions immédiates plus nombreuses (18 % des jugements contre 13 % auparavant).
Autre tendance, celle qu’ont les magistrats à prononcer plus fréquemment des peines d’emprisonnement. Celles-ci composent plus de la moitié des condamnations et, pour près d’un quatre d’entre elles (24 %), sont fermes (21 % en 2012) avec mise à exécution immédiate dans un cas sur trois désormais.
Un sentiment d’insécurité plutôt stable
Alors que la vague d’attentats de 2015 et 2016 pouvait laisser penser qu’il allait s’aggraver, le sentiment d’insécurité en France a peu évolué, en se maintenant aux environs de 20 % comme il l’était au début de la décennie passée.
Mais le ressenti des Français est très variable selon leur profil. Ce sentiment d’insécurité est plus élevé chez les personnes au niveau de vie modeste : 28 % chez les chômeurs et 23 % chez les jeunes (14-29 ans). Les femmes (27 %) et les étrangers (24 %) se sentent également moins en sécurité.